dimanche 15 décembre 2013

Sciences & partiels

Lorsqu'un couple décide d'avoir un enfant, c'est à la future maman que l'on adresse les conseils de santé et de diététique : mange ci ou ça, c'est plein  de fer, réduis ton exposition aux toxines, arrête de fumer, de boire ou de prendre certains médicaments, fais une cure de vitamine B9 etc. Et le futur père ? Le père, rien. Comme si le fait de ne pas accueillir l'embryon l'exemptait de se préoccuper de ses habitudes de vie et du contenu de son assiette...

Cette conception des choses pourrait bien changer suite à une étude canadienne d'épigénétique publiée ce 10 décembre par Nature Communications.
Autant le génome est très stable, autant l'épigénome est dynamique, il dépend de l'environnement, des événements de la vie, de l'exposition aux produits toxiques, de l'alimentation... Or, une partie de ces informations épigénétiques sont transmises du parent à l'enfant. Lors de la fabrication des spermatozoïdes, certains des gènes contenus dans les gamètes reçoivent en effet un marquage chimique, que l'on peut considérer comme une sorte d'empreinte paternelle sur le génome transmis.
Les auteurs de l'article ont émis l'hypothèse que si ce marquage était altéré, par exemple par une carence alimentaire, cela se traduirait, dans la génération suivante, par des malformations ou des maladies.
Pour tester cette idée, ils ont choisi une carence en vitamine B9, l'acide folique joue en effet un rôle important dans un des principaux mécanismes épigénétiques, la méthylation de l'ADN.
Perturber la prise d'acide folique avait donc, selon les chercheurs, de bonnes chances de perturber le marquage des spermatozoïdes. Les chercheurs ont donc élevé deux lignées de souris mâles. Servant de groupe témoin, la première avait droit, dès le stade embryonnaire et pour toute son existence, à une dose normale d'acide folique tandis que la seconde recevait une dose très réduite .

Résultats : la seconde lignée montrait davantage de problèmes d'infertilité que la première. Surtout, on constatait des anomalies anatomiques chez 27 % des souriceaux dont les pères avaient été carencés en acide folique (contre 3 % dans le groupe témoin) : malformations crânio-faciales, défauts au niveau des membres, de la colonne vertébrale et des omoplates, ossification réduite du crâne, retard dans le développement des doigts et orteils.
En résumé, la carence en acide folique avait modifié la manière dont le marquage paternel se faisait sur les gènes transportés par les spermatozoïdes.
Cette découverte met en lumière le rôle de l'épigénome du spermatozoïde sur le développement fœtal.
Pour les auteurs de l'étude, c'est la première fois que l'on montre que la prise d'acide folique par le futur père (et pas seulement par la future mère) est importante pour obtenir une progéniture en bonne santé.
Ce point peut être important dans les cas de malnutrition ou chez les personnes en surpoids car l'obésité altère la manière dont l'acide folique est utilisé par l'organisme.
Ce résultat arrive quelques jours après une autre étude, spectaculaire, sur la transmission d'une peur paternelle via les spermatozoïdes et l'on peut dire que ces travaux remettent un peu d'acquis dans la transmission héréditaire.


Et sinon…. Demain c’est le début des partiels.
MERDE à tous !
Soyez à l’heure, en forme, avec calculatrice non programmable, PCG, carte étudiante, stylos, blanco, règle, mais aussi et surtout…. Cerveau !

GOOOD LUCK Manon.



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